Réorganisation Infra (rappels)

Le projet prévoit la mise en place au 1er janvier 2016 « d’une direction commune de l’activité Infra-structure de Capgemini OS et de Sogeti France » : une seule direction pour les salariés Infra des deux entreprises…
Regroupement des commerciaux Capgemini OS et Sogeti France pour proposer « une offre Infrastructure complète et unique ».

Réorganisation Applicatif-Testing-Sécurité

Le projet prévoit une réorganisation géographique au niveau des régions et un regroupement sectoriel sur Paris. Pour les trois activités ATS, il prévoit un « développement ambitieux des activités de sécurité et une accélération des activités de testing, avec un développement de l’offre de services sur le Cloud computing ».

Pour atteindre ces objectifs, la direction envisage « un investissement accru sur les compétences grâce à des programmes de reskilling des collaborateurs (300 collaborateurs sur 3 ans), à la certification (600 collaborateurs sur 3 ans). »

Il n’est pas prévu de rapprochement avec une entité de Capgemini (comme sur Infra), ni de vente de l’activité à un groupe extérieur.

Décryptage : toujours plus loin vers la spécialisation et l’industrialisation

Pour amener Sogeti France à atteindre les objectifs toujours plus ambitieux du groupe, la direction a donc décidé de transformer son modèle. Pour cela le plan est simple : revenir au vieux découpage IS/AS, ajouter des couches de manageurs, dynamiser le commerce et l’avant-vente, etc… Rien de bien nouveau dans une SSII en vérité. Tout cela devrait faire « décoller le Business ». On demande bien sûr à voir.

Car le découpage Infra/ATS est surtout l’occasion de séparer deux domaines à la rentabilité inverse.

D’un côté le modèle Infrastructure est arrivé à maturité et gère des projets d’envergure. Il est donc temps de le marier, tout d’abord de manière opérationnelle, avec celui de Capgemini OS. Ainsi les deux entités complémentaires pourront consolider leur modèle industriel et générer les marges attendues.

De l’autre côté, l’Applicatif, le Test et le secteur naissant de la Sécurité n’ont pas atteint la taille critique ou la rentabilité attendue. A part l’activité en pleine croissance de la Sécurité, Capgemini ne souhaite pas une fusion avec les activités Applicatif et Testing de Sogeti. Que faire ? Ces deux activités sont à la traine avec une marge globale à zéro. Le projet prévoit donc de booster le commerce, d’investir (vraiment ?) pour recruter, former, reskiller et certifier les salariés. Le but pour ATS : faire progresser la marge de 0% à 7% en 3 ans. Ah oui, quand même !

Cette opération pose question car si l’ambition est belle, l’investissement nécessaire sera-t-il au rendez-vous ? Cette marche forcée vers des spécialisations (nouvelles technologies fleurissantes) et des industrialisations (avec les Centres de Service) risque de laisser sur le bord de la route les salariés peu formés depuis de nombreuses années et qui pourtant participent largement au Chiffre d’Affaire.

Côté spécialisation, tout le monde ne pourra pas se positionner sur les niches identifiées (Cloud, Agile, DevOps…) qui permettront de dégager le profit attendu. En effet, le secteur du Test souffre, malgré la position de leader de Sogeti, et côté Applicatif l’Assistance Technique patine, surtout en Ile de France.

Au final, l’équation reste entière : comment lutter en A.T. contre des entreprises concurrentes de même taille qui ont réduit leurs coûts de structure au minimum ? Difficile, surtout quand le grand frère Capgemini vous regarde comme un poids plutôt que comme un membre de la famille.